
J’ai mis du temps à accepter et comprendre mon corps nu. Mon cocon.
Je pense que tout le monde a des complexes. Et pourtant, ce n’est pas une fatalité. Toi aussi, tu peux apprendre à apprivoiser ton corps facilement. Rétrospective sur toutes les petites choses qui m’ont permises de me sentir mieux dans ma peau et qui, j’espère, t’aideront aussi.
Devenir modèle vivant
Je suis entrée dans l’univers du modèle vivant pour des raisons d’abord très pragmatiques : c’était un boulot étudiant qui payait très bien. Et de fil en aiguille, je me suis aperçue à quel point cette activité m’avait aidé à apprivoiser mon corps. En tant que modèle, tu es nue. Tu es payée pour être toute nue et rester immobile. Tu travailles dans des écoles d’arts ou des galeries d’artistes. Et le monde entier te regarde. Mais pas comme une personne. Comme un corps seulement.Et passé les dix premières minutes de gêne, tu finis par oublier que tu ne portes plus de vêtements.
Tu n’es pas toi, personne de tel nom et tel âge qui est potentiellement sexy et désirable. Tu es une omoplate, un nez, une cambrure de hanche. Et c’est tout. Les gens te dessinent, te sculptent. Et toi, tu ne bouges pas. Je te dirais même que tenir une pose – qui peut parfois durer 25 minutes et plus – relève d’une forme de méditation.
Devant les premiers dessins et les premières statues de moi, j’ai été émue aux larmes. Alors j’étais donc ça. Ce qu’on voit et ce que les autres représentent est totalement différent.
Se lancer dans l’effeuillage burlesque
Je me souviens très bien de mon premier cours d’effeuillage burlesque. Je venais de passer une nuit assez plate avec un garçon encore plus plate. Je me sentais un peu nulle et j’avais très envie de me rouler en boule dans un coin en rageant. Il s’est avéré que c’était aussi les portes ouvertes d’un club d’effeuillage burlesque et que j’y suis entrée au hasard. Je n’ai jamais réussi à décrocher.
L’effeuillage, c’est du sex appeal à l’état brute, une ambiance très bon enfant et beaucoup d’éclats de rires. C’est se déshabiller en publique et se mettre en scène pour être absolument qui on veut. Tous les rôles sont bon à prendre pour vivre sa sensualité comme on l’entend. L’enfant naïve, la femme fatale, l’inconnue mystérieuse. Plus qu’une choré et de la musique, l’effeuillage burlesque a aussi une touche de théâtre et laisse une grande part à l’interprétation du personnage.
Pas de chichis, tous les corps sont acceptés. De la taille 34 au 48, en déshabillé et sans jugement, de Paris à Melbourne en passant par Montréal, le burlesque est toujours un univers incroyablement bienveillant plein d’empouvoirement que je conseille à absolument tout le monde.
Faire une séance photo type boudoir
Il y a des photos qui restent, qui capturent un moment et qu’on a envie de garder pour la vie. Celles qu’on préparent, qu’on imagine et qu’on construit. Cet été, j’ai passé le cap de la séance de type boudoir avec une photographe professionnel, la géniale Merryl B. à Montréal.
Il y a des gens qui savent mettre les corps en valeur et ce sont bien les photographes professionnels. Si tu veux de belles photos et un projet qui TE ressemble, rien ne vaut de mettre un peu d’argent dans l’affaire. Oui, une séance coûte un peu cher. Mais c’est aussi une occasion de te réconcilier avec ton corps comme tu ne l’as jamais vu et d’avoir un résultat qui comblera tes attentes.
La photographie boudoir n’est pas réservée aux couples ou au jour de ton mariage. Tu peux en faire une absolument où tu veux et quand tu veux. Ici, j’avais pour l’idée d’immortaliser la fin de mon année de voyage en enfant sauvage dans un lac.
Tu l’auras compris, j’aime être toute nue et j’ai arrêté de me dire que mon moi déshabillé devait être la propriété exclusive d’un partenaire et de ses jugements. On a qu’un seul corps. Il est comme il est. Moi j’aimerai bien avoir une chevelure de princesse et plus de seins par exemple. Mais je sais que je ne suis comme ça. Pour apprendre à s’accepter, il faut aussi apprendre à se voir. Et pas seulement sous une couette ou dans une salle de bain.
Je pense que plus tu passes de temps à observer ton corps qui n’est après tout qu’une enveloppe corporelle, mieux tu peux bien t’entendre avec.
Et toi doux raton ? Ton corps nu et toi, vous êtes copains comment ?
Wouah la photo de toi dans l’eau est juste DIVINE !
Merci beaucoup Ornella !!
Oh ça me donne envie d’essayer tes idées, surtout le fait d’être modèle, ça fait longtemps que ça me tente.. si jamais tu as des tuyaux sur Paris 🙂
Oui, oui, oui Irène ! C’est avec plaisir que je te partage les petites galeries d’arts cosy et pas creepy de Paris <3
Je m’y suis faite à mon corps nu, je n’ai plus du tout de gène à me promener peu vêtue, ni en maillot ni à la maison comme ça pour le plaisir.
Ce qui m’a aidé, c’est la pole dance 🙂
Et me teindre les cheveux en rouge, me donner une impression de force !
Je rêve d’avoir ta force de me teindre les cheveux. J’y pense depuis quelques temps et en même temps je pense que j’aurai peur de ne plus me reconnaître dans une glace haha. Mais je comprends ce que tu dis, une coupe de cheveux peut parfois changer tellement de chose dans sa perception de soi et sa propre force ! J’adore le rouge de tes cheveux en tout cas !
Et beh ! Que de chemin parcouru et quel travail sur soi ! Et quel courage, je crois qu’il faut le souligner ! Exposer son corps complexé n’est pas une mince affaire et je te félicite 🙂
Ca m’inspire !!
Merci,
Line de https://la-parenthese-psy.com/therapie/la-zootherapie/
Merci pour ton mot. Un corps complexé c’est dur à gérer. Comme un corps tout court finalement. Apprenons à nous aimer <3
Pour moi, tu es très courageuse de faire tout ça !
Je ne pourrais pas je pense (bon après je suis encore jeune, donc ça changera sûrement).
Et je trouve les deux photos et le dessins de ton article magnifiques, très réussis 🙂
Gros bisous<3
Une chose toute bête à faire est aussi, je crois, de se regarder régulièrement dans la glace.
Finalement les sentiments face à notre corps sont complexes; pour moi, il y avait aussi une certaine gêne face à cette trop voyante féminité. Une grosse poitrine (qui tombe inélégamment dès que je suis dans plein de positions), la cellulite – quel meilleur signe de féminité que la cellulite? Le ventre qui bourrelette, et puis, ce sexe, toujours troublant, beaucoup trop sexuel, beaucoup trop humide, beaucoup trop poilu et fripé, objectivement laid, mais subjectivement, quand même, un peu fascinant et flippant. Et extrêmement féminin, caché mais profonds et puissant…
J’avais bien conscience que finalement trouver son corps laid, c’est refuser l’humanité, ses faiblesses, ses traumatismes, sa sensibilité, sa noirceur aussi; puisque tous les corps sont un peu laids, on le sait, on les voit sur la plage, on sait que tous les ventres font des bourrelets disgracieux, que les seins tombent, que la cellulite est partout…
Alors décider d’affronter ça, décider de se regarder soi-même, avec ses faiblesses, ses blessures, sa noirceur, décider de se regarder dans les yeux, c’est aussi décider de regarder chaque partie de son corps. Et c’est assez éprouvant, les premières fois, c’est même toujours un peu éprouvant, mais c’est comme… Regarder la vérité en face. ça fait mal mais on en a besoin, enfin moi j’en ai besoin. Et, perso, je crois que cette décision – allez assume ma petite, vas-y regarde-toi, bah oui, voilà, c’est toi, toi, ni plus ni moins – a été ce qui m’a permis le plus d’aimer mon corps. Aujourd’hui quand je me regarde je me reconnais, et de la même façon que je suis fière du chemin que parcouru jusqu’ici, je suis fière de mon corps, puisqu’il est façonné par ma vie: ce que je mange, comment je bouge, les soins que je lui apporte ou pas, les vaccins, l’héritage de ma mère, de ma grand-mère…
Se regarder dans la glace et se dire qu’on s’aime. Du coup, après avoir lu ton commentaire, j’ai essayé. Mais pas avec assez de perseverance je pense. Comme mon retour sur Paris s’est fait en squattant de canapés en canapés. Mais maintenant que je suis bien installée et que j’ai un miroir chez moi, je vais me regarder toute nue dans la glace plus souvent et me répéter à voix haute que j’aime mon corps. Je trouve que c’est un cap à passer de le verbaliser tout haut. Et tu as raison dans ta réflexion, je suis si heureuse que tu ai pris le temps de la partager ici !
C’est tellement courageux de faire ça quand notre rapport à notre corps est compliqué… La photo est sublime, tu es sublime. Bravo !! Personnellement, ça a pris du temps, mais je commence enfin, depuis maintenant un ou deux ans à aimer vraiment mon corps, et c’est merveilleux. Je ne sais pas exactement ce que j’ai fait pour réussir à l’accepter, je crois que c’est juste que j’ai grandi et que j’ai changé mes idées. J’ai compris que j’aurai ce corps toute ma vie, alors il fallait bien que je commence à l’aimer. 🙂
Oh et je découvre ton blog du même coup !
Merci pour ton petit mot qui fait très plaisir. Apprendre à aimer son corps, c’est parfois beaucoup moins évident qu’il n’y paraît. Mais c’est ça aussi grandir. En faire un allié, le bichonner. Comme tu dis, on est partis pour l’avoir toute la vie ! Autant l’aimer dès maintenant <3