
Un jour, j’ai rencontré des gens qui avaient été élevés dans une atmopshère très spirituelle. Etaient-ils plus proches que moi de la pleine conscience ? Pouvait-on parlé d’âmes éclairées ?
Non. C’était juste des gens normaux. Comme toi et moi.
Ou pas. Des gens qui mangeaient de la viande ou végé-mais-jamais-végane-le-fromage-tu-sais. Des gens qui râlaient contre leurs voisins de temps en temps. Qui buvait de l’alcool. Qui aimait avoir du bon matériel de marque. Bref. Ils n’avaient pas de pulls en chanvre, ne se promenaient pas pieds nus, ne passaient pas leurs journées à faire de la danse médecine pour expier leurs émotions négatives et s’ils méditaient de temps en temps, ils ne se levaient pas spécialement à 5h du matin pour faire des asanas matinaux.
Avec mon regard de raton, je me suis souvent demandée quelle vie j’avais envie de donner à mes enfants si je faisais des enfants. Comment intégrer la bienveillance, l’éthique, l’énergie et l’humilité. Comment creuser dans différentes valeurs qui m’ont permis de me nourrir en tant qu’adulte. Pour moi, mon enfant si un jour j’ai un enfant, j’ai très envie de le laisser courir pieds nus dans l’herbe le plus longtemps possible, faire de l’instruction en famille en Montessori, pratiquer la communication non violente, chanter des mantras et partager de beaux moments sur des tapis de yoga.
Comment devient-on quand on est élevé dans une atmopshère de développement spirituel ?
On devient comme tout le monde. Ou plutôt : on devient qui on veut.
Ce n’est pas parce que tu as reçu une éducation spirituelle que tu vas tout prendre. Peut-être même que tu la regarderas d’un oeil amusé.
“ Om namah shivay ? Ca veut un peu dire Hakuna Matata. C’est pareil” m’a-t-on dit.
Ce jour là j’ai compris. Je me retrouve dans le féminin sacré, dans le tantra, dans le yoga, dans les courants bouddhistes et hinouistes parce qu’ils se rapprochent de mes valeurs. Mais j’aurai beau transmettre tout ce que veux, ça ne veut pas dire que la perception que j’ai de ces éléments sera la même pour mon éventuel enfant.
J’ai longtemps été à la recherche du partenaire parfait. Celui qui a une formation d’instructeur de yoga, qui est activiste dans l’antispécisme et qui s’intéresse aux pédagogies alternatives. Sur ma liste des qualités nécessaires, je les avais souligné en gros et gras.
Puis je me suis rendue compte que ce n’était pas grave. Que ce n’était pas important. Qu’il y avait mille qualités à transmettre à un enfant.
Une co-éducation a peut-être plus de richesses dans la valeur de ses différences.
Garder une direction commune et des fondamentaux. Mais laisser venir les divergeances. Offrir différents sons de cloches. Laisser libre.
Oui si j’ai un enfant, il aura une alimentation végétalienne sous mon toit et ailleurs, jusqu’à ce qu’il soit capable de décider par lui-même.
Non, peut-être que les cours de baby yogi ne lui plairont jamais et qu’il voudra faire de la boxe.
Oui, j’ai envie de proposer de longs voyages en trek, une vie alternative, une communion avec la nature.
Non, peut-être qu’il préférera rester devant un ordinateur à jouer à des jeux vidéos avec ses amis.
Oui, je ferai des choix.
Non, je n’imposerai pas mes choix.
La vie offre ses vas et viens, ses perspectives, ses décisions. Mon enfant que je n’ai pas encore. Ce n’est pas grave si tu trouveras la méditation reloue et que détesteras l’odeur des huiles essentielles. Je t’aimerai quand même
Je vois le développement spirituel comme une sorte de cheminement personnel, intérieur. C’est propre à chacun, ce n’est pas parce que telle personne a dit que telle méthode de développement spirituel était génial que toi, tu vas la trouver géniale.
Quand tu parles de yoga pour tes futurs enfants, de marcher pieds nus dans l’herbe, de Montessori, moi je ne vois pas ça comme du développement spirituel mais plutôt comme une éducation. Une éducation avec des principes (que j’aime), et ces principes, ces valeurs, tes enfants plus grands auront été prédisposés à les avoir, ayant été éduqués comme ça. Mais peut-être qu’ils auront un autre chemin, comme tu dis, par volonté de goûter à quelque chose d’autre peut-être. Du coup ça rejoint ce que tu dis : « on devient qui on veut ». Au final. Mais je crois que ces valeurs qui te sont chères, ils les garderont dans tous les cas quelque part en eux.
Moi aussi j’ai tendance à surestimer les gens qui ont une ou des passions, qui sont forts dans leur domaine, qui font de beaux voyages. Cette année (scolaire), mon objectif c’est d’arriver à me détacher de tous ces vécus d’autrui qui paraissent géniaux, souvent. Mais en fait on ne sait pas comme les gens les ont vécues, ces expériences. Peut-être que la photo au sommet de la montagne est réussie, mais eux, et eux seuls, savent que pendant ce temps ils ne pensaient qu’à dormir. Et aussi, je vis moi aussi des choses géniales, j’ai ma propre sensibilité. Du coup, comme tu dis pour le yoga etc., les gens qui paraissent « parfaits » ne le sont pas, et ça ne sert à rien de les envier (négativement) car, ce faisant, on se bloque, et surtout, on ne vivra jamais les mêmes choses que ces gens là car nous sommes différents.
Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire XD.
Je préfère me dire « j’ai déjà vécu tout ça ! » à dénigrer mon vécu par rapport à celui d’autres que moi que je ne connais pas et qui ne voient pas le monde de la même manière que moi.
Par exemple, les voyages. J’adoooore voyager, mais je crois que le voyage se passe aussi dans la tête. Genre « l’aventure est un état d’esprit » (cette phrase je l’ai crée un jour avant de voir qu’elle avait déjà été inventée par quelqu’un de célèbre… oups ^^). Et parfois quand je vois des gens qui ont beaucoup voyagé et que je commence à les envier, je me dis « STOP ! ». Parce que j’ai moi aussi beaucoup voyagé pour mon « jeune » âge et que c’est génial. Et que même si je ne vais jamais en Bolivie dans le salar (un rêve :D), j’aurais vu un bout de l’Inde, enfin vécu un bout de l’Inde. Etre et non faire, c’est un peu ma devise. Et je dois m’en ficher de ce que les autres ont vu (tout en étant inspirée par certaines personnes), considérer mes désirs, et surtout arrêter de dénigrer ce que je fais parfois. Aah la confiance en moi, un de mes problèmes XD.
Enfin je disgresse beaucoup, je m’épanche sur ton blog Cléa mais ces pages (virtuelles) me plaisent bien et m’inspirent, comme la personne que tu parais être.
Une question : est-ce que tu connais la « méditation du moment présent » ? Est-ce que c’est quelque chose que tu essaies de vivre ? (Moi oui, j’ai parlé à ma maman une fois de comment je ressentais certaines choses et elle m’a fait « eh mais en fait ça a un nom ! » 😉 )
<3
ioulia