
» C’est sa peau contre ma peau et je suis avec elle » *
Oser la relation. La relation, la vraie. Pas la relation foireuse qui commence le soir à 23h après des sextos trop chauds sur Tinder. Pas celle qui se finit le dimanche soir avant de rater la correspondance à la gare. Pas la relation fugitive, la relation cachée. Celle qu’on enterre sous des « Vus » dans Messenger. Celle qui sent les serviettes de toilettes rêches de douches de chats prisent trop vite, avant de se barrer. Celle des matins volés. Du goût des baisers sur les lèvres qui n’existent déjà plus à l’aurore.
La relation taboue, la relation floue. La relation qu’on tait, la relation qu’on sait. La relation qu’on sait qu’on ne saura pas expliquer normalement sans s’attirer une moue de désapprobation. La moue qui dit « Tu es une jeune fille naïve. » La gamine qui roule dans des draps, dans des bras, toujours trop grands pour soi.
» Et trois nuits par semaine, mais bon dieu qu’elle est belle »
Qu’est-ce que ça fait de ne plus être le coup d’un soir ? Ou le coup d’un weekend ? Qu’est-ce que ça fait de se voir trois nuits par semaine ?
Grand dieu, ça fait peur. Ca fait juste peur. On renifle chaque recoin de l’appartement comme un chat perdu, qui n’est pas bien sûr qu’il peut y établir son territoire. On hésiterai presque à rester caché sous une armoire.
On ne se sent pas légitime. On se demande à quel point c’est énorme, trois nuits. Trois nuits par semaine.
» Et trois nuits par semaine, c’est son corps contre mon corps, c’est nos corps qui s’enchaînent
Et trois nuits par semaine, mais bon dieu qu’elle est belle. »
C’est se réveiller à l’aurore des matins où il n’y a rien. C’est regarder le silence sans avoir à ranger ses affaires pour s’enfuir. C’est se faire un thé dans la cuisine. Attraper un peignoir. Caresser un chat. Commencer tout doux à faire un petit chez soi.
C’est recréer des petites habitudes. Ne plus avoir le coeur qui bat la tempête. Laissez les angoisses sous la porte. Arrêter d’être aux aguets. Trois nuits par semaine c’est apprivoiser une vie autre. Des nuits, des journées, des semaines. Vivre un présent qui projette un futur. Un futur serein. Un futur sain.
Trois nuits par semaines. Les clés qui traînent. Dire « Viens quand tu veux ». Ouvrir. S’ouvrir.
« Et il l’a prise dans ses bras car elle avait un peu froid. A cet instant et à chaque fois, elle voudra le revoir au moins trois nuits. »
Chanson de mon adolescence aussi ! Ton texte est beau…
Venant de toi, le compliment me touche beaucoup !
C’est beau ! J’adore Indochine et c’est la chanson que mon copain aime écouter quand une nouvelle histoire débute, comme quoi ^^
Je me retrouve un peu dans ce que tu dis. Je croyais qu’on aimait jamais comme dans les chansons ou les films.
Et puis j’ai rencontré mon amoureux 1 mois et demi avant de partir 4 mois en stage au Costa Rica. 1er week-end chez lui; et je me dis que je vais me poser en rentrant pour décider si vraiment j’ai envie d’être en couple. Et une semaine plus tard, compter les secondes jusqu’au prochain week-end où il viendra. Et quand il arrive ce fameux week-end, il est parfait, entre lui, moi, mes amies … comme si tout l’univers s’alignait. Dis, c’est un rêve tu crois ? Je pars en stage, et un mois plus tard j’écris à une amie – qui s’est mariée au bout de 18 mois de relation – que maintenant je comprends. Que si quelqu’un te rentre dans la peau à ce point, ça paraît crédible de ne pas vouloir attendre. Pcq il est là et que tout est plus simple. Bref, l’amour.
Bon, Margaux, tu l’auras compris, je réponds à touuuus tes messages au compte goutte. Mais je suis émue par tous les commentaires que tu as posté. Ton histoire est magnifique. J’envoie une vague d’ondes positives à toi et ton chaton <3