Je m’appelle Clée, je suis doula queer et j’organise assez régulièrement des ateliers de self help à Bruxelles qu’on appelle également auto-observation ou auto-gynécologie. Dans cet article, je te raconte ma démarche.
Self help, auto-gynécologie, auto-observation qu’est-ce que c’est ?
La self help est un mouvement qui est né aux Etats Unis dans les années 70, en pleine lutte pour le droit à l’avortement. Les militantes se sont aperçues qu’alors qu’elles demandaient des droits pour leurs corps, elles le connaissait souvent très mal voire même éprouvait parfois de la frayeur ou du dégoût associé à leur sexe.
L’idée est alors venu de faire des ateliers de self help, ou « d’auto-soin » afin d’observer les entrejambes et de mieux comprendre cette partie de l’anatomie. En effet, on passe parfois toute une vie sans vraiment regarder cette partie du corps soi-même. Qu’il s’agisse de l’extérieur au niveau de la vulve qui n’est pas souvent regardée en dehors des moments de rapports sexuels. Ou de l’intérieur, au niveau du vagin et du col de l’utérus, qui n’est observé que par les gynécologues.
L’objectif n’est pas de s’affranchir des médecins ou de refuser leurs pratiques. Mais plutôt d’être capable de comprendre et de demander ce qui est juste pour soi.
A quoi ressemblent mes ateliers de self help à Bruxelles ?
Mes ateliers de self help sont le fruit de nombreux essais et erreurs. Je laisse ma trame sur l’internet et sens-toi libre de l’utiliser en me citant.
- Une partie pour arriver, avec un cercle pour dire les prénoms/pronoms et attentes. Expliquer le déroulé de l’atelier, les règles de savoir-être qu’on va utiliser ensemble, servir de la tisane etc…
- Une partie pour dessiner une vulve, un vagin, un appareil reproducteur et mettre des légendes. Proposer ensuite un temps de discussion autour des ressentis et émotions soulevées par ce moment, poser des questions.
- Rappeler que tout le monde est légitime à donner des réponses peu importe le niveau d’expérience, âge, connaissance etc… Le partage de connaissance est horizontal.
- Faire un point récapitulatif sur l’anatomie, faire passer des images, proposer du mime pour mieux comprendre si besoin est.
- Faire un cercle de parole pour répondre autour d’échanges sur les sujets et questions proposées par les personnes participantes. Si temps suffisant, faire un atelier de théâtre forum autour des consultations gynécologiques.
- Faire un temps d’auto-observation. D’abord montrer sur soi-même puis proposer aux personnes de regarder elles-mêmes et de trouver leur col de l’utérus.
Conseils et astuces logistique pour organiser un atelier
Le prix des ateliers
Les ateliers de self help devraient toujours être sur don libre. Si tu me connais, tu sais que l’accessibilité est un de mes chevaux de bataille. D’ailleurs j’offre toujours des bourses d’inclusivité pour les personnes qui en font la demande.
Oui le savoir partagé dans les ateliers de self help est précieux et pourrait se monnayer. Mais selon moi, même si l’atelier dure 3h, demander 50 euros n’est pas correct. TOUT le monde doit avoir accès à un atelier de self help au moins une fois dans sa vie.
Où organiser des ateliers
On peut faire des ateliers de self help n’importe où.
J’ai déjà organisé des ateliers dans des studios de yoga très classes avec des ambiances tamisées aux lampes de sel, des ateliers en mode pyjama party dans l’appartement d’une volontaire qui réunit son groupe de potes, des ateliers cracrou sur du sol qui colle dans des squatts entre deux coussins et couvertures, des ateliers dans des herbes hautes dans des clairières près des rivières.
Si tu galères à trouver un lieu, tu peux demander aux assos anarchistes ou féministes de ta ville (dont les assos de périnatalité !). Tu peux le faire chez toi ou chez une participante.
Organiser un atelier de self help avec moi
Je me déplace à Bruxelles et Paris pour organiser des ateliers de self help si vous êtes un groupe d’au moins 4 participant·es
Vous pouvez m’envoyer un message à ratonreveurblog@gmail.com
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