J’ai passé 6 mois à la clinique du trauma.
Un hôpital psy à Bruxelles spécialisé dans la prise en charge des personnes qui ont des Syndrome de Choc Post Traumatique.
Une hospitalisation de jour à raison d’un jour par semaine, deux fois par mois.
Ce post pour partager mon expérience
Pourquoi la clinique du trauma ?
J’ai mis très longtemps à comprendre que j’avais un CPTSD. Au début je pensais que j’étais juste « hypersensible ».
Quand le confinement réveille la mémoire traumatique
Je savais que des choses dans ma vie avaient été douloureuses et que j’avais vécu beaucoup de violences mais c’était très flou. J’étais très dissocié.e
Puis le confinement a réveillé ma mémoire traumatique et c’était horrible. Je faisais des crises d’angoisses tous les jours, beaucoup d’auto mutilation, je m’enfermais dans ma cave pour hurler à la mort et pleurer au milieu de la nuit. Je pouvais passer des heures en boule sur le sol à ne plus rien sentir du tout. Je décompensais beaucoup et j’étais dangereuxse pour moi et pour les autres.
Comment guérir du PTSD ?
Lorsque des psy m’ont aidé à mettre le mot « syndrome de choc post traumatique complexe » (CPTSD) sur mon vécu ça a été une libération (ouf je ne suis ni fou ni folle). Et aussi très difficile (et maintenant on fait quoi ?)
On m’a beaucoup sorti le cliché que les personnes atteintes de PTSD étaient des victimes qui avaient du mal à guérir.
J’ai erré pas mal de psy en psychiatre en coach holistique et gourou, de l’EMDR, du breathwork, du jeûne, du tantra, des tas de thérapies alternatives et j’ai découvert le programme de la clinique du trauma.
Le programme de la clinique du trauma en détail
Ça « soigne » pas. Mais ça aide énormément.
C’est de la thérapie de groupe.
Une journée type à la clinique du trauma se passe comme ça :
- Psycho éducation. Un cours de théorie donné par psy pour comprendre ce qui se passe dans le cerveau en lien avec les difficultés que créent le PTSD dans nos vies. Par exemple sur le sommeil, les commorbidités, les émotions. Et des astuces pour aller mieux.
- Art thérapie. Un atelier de création guidée pour évacuer des émotions sans parler. Par exemple faire de la peinture, de la sculpture, du tissage, écouter des contes etc…
- Thérapie de groupe. Une session de thérapie collective comme un cercle de parole pour écouter l’histoire des autres personnes du groupe et parler de sa propre histoire.
- Thérapie corporelle. Un moment pour se reconnecter au corps supervisé par un kiné avec de la marche méditative, des étirements, des balades en forêt ou des jeux.
La logistique de la clinique du trauma
Chaque atelier dure 1h30 en tout c’est une journée complète.
L’avantage de la clinique du trauma c’est que le prix est très abordable si tu as une mutuelle belge (une centaine d’euros en tout) et encadré rigoureusement par des psy et des psychiatres. C’est très sérieux.
Comme c’est seulement une journée par semaine ça permet de continuer à travailler à côté si on le peut / veut.
Chaque groupe fait max 10 personnes.
Si je te parle d’un point de vue situé en tant que personne Noire et non binaire.
Quand moi j’y étais tout était assez bah sur les questions trans non binaires. On m’a mégenré tout le temps mais personne ne m’a attaqué frontalement sur mon identité.
On a pas une fois parlé des notions de racisme systémique (ni de violence sexuelle systémique d’ailleurs, tout est très apolitisé à la clinique du trauma).
Moi je remarque à quel point ça m’a fait du bien dans mon parcours de vie. Ça m’a empouvoiré. Ça m’a permis de digérer des choses. De me retrouver. De me comprendre et de me reconstruire. Ce n’est pas parfait. Je ne suis pas « guéri ». Je continue à voir un psy de ville et toute une batterie de trucs. Mais la clinique m’a apporté des choses et j’en suis reconnaissant.
Comment entrer à la clinique du trauma ?
Bon tu t’en doutes, il n’y a pas beaucoup de place. L’idéal est d’appeler le secrétariat de l’hôpital et demander un rendez-vous. Ce dernier peut mettre longtemps à être programmé. Il y a deux ouvertures de sessions (une au printemps et une à l’automne), tu peux être mis sur liste d’attente.
Quand bien même ça prend du temps, je t’encourage à persévérer, si tu penses que c’est ce dont tu as besoin.
A toute personne qui a besoin de lire.
Tu n’es pas seul.e.
Ton vécu est légitime.
On te croit.
Ils n’avaient pas le droit.
Tu mérites le bonheur.
Tu as de l’importance.
Je te souhaite de la paix sur ton chemin de vie.
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