arret pilule baisse libido

On a toutes nos raisons d’arrêter la pilule un jour ou l’autre. Pour des problèmes de santé, pour vouloir faire un bébé, pour reconnecter avec son corps ou autre. Je suis anti-pilule. Je te le cache pas. Par contre, un truc qu’on m’avait caché et que j’aurais bien aimé savoir c’était les effets qu’elle avait sur la libido.

J’ai pris la pilule entre mes 16 et 20 ans. Quatre années pendant lesquelles je ne me suis absolument pas posée de question. J’avalais un comprimé tous les matins au réveil et je n’avais pas de bébé. Basta. Mais le jour où j’ai commencé à devenir une « petite nana bio » et où j’ai fais deux trois recherches sur ma pilule, je n’y arrivais plus. J’ai arrêté. La boule au ventre. Toute anxieuse à l’idée de ce que mon copain allait dire si j’arrête la pilule et perdue parmi les méthodes de contraceptions naturelles.

Et entre la dernière plaquette de comprimés rageusement jetée dans la poubelle de la salle de bain et mon séjour à Kyoto il s’est passé une chose : j’ai arrêté d’avoir de la libido.

Perte de libido arrêt pilule : 8 mois au fond d’un tunnel

Genre vraiment. Du jour au lendemain, je n’ai plus eu envie de rien du tout qui puisse se passer sous une couette. Je pleurais tout le temps. Y penser ça me faisait pleurer. Le fait de ne plus en avoir envie ça me faisait pleurer. Essayer ça me faisait pleurer deux fois plus. Je ne compte pas le nombre de paires de bras qui m’ont récupéré en sanglots alors que je répétais « Mais ça va en vrai, je sais pas ce qui se passe. Non tu m’as pas fait mal, c’est pas toi. Je pleure mais ça va. » alors que bon, c’était un peu obvious avec mes larmes de crocodile que bah non, ça allait pas franchement. Plus tue-l’amour, tu meurs.

Je me suis transformée en caillou. Et je ne comprenais pas ce qui se passait dans mon propre corps. Tout s’était éteint.

Quand on parle d’arrêt de pilule, on pense souvent à une remontée de libido. Chez moi, ça a été tout l’inverse.

Une injonction au sexe à 20 ans insoutenable à l’arrêt de la pilule

Parce qu’à 20 ans, tu es jeune adulte. Et les jeunes adultes ça doit vivre une sexualité épanouie et décomplexée. Et je n’avais jamais capté à quel point c’était une pression sociale finalement.

C’est difficile dans un monde où le sexe est un peu partout. Dans les pubs à la télé ou dans le métro. Dans les interactions sociales. Dans à peu près quasi toutes les conversations entre jeunes adultes – ou alors j’ai juste maybe un entourage pro-sexe et on discute de masturbation féminine à la pause déj’. C’est difficile de dire :  » J’ai pas envie. J’en suis arrivée à un stade où imaginer des gens tout nu me donne littéralement la nausée. Je sens que je vais pleurer. »

C’est probablement un autre sujet, mais j’ai trouvé ça difficile aussi d’en parler à des partenaires. De gérer ce moment ackward entre  » Nickel tout va bien, ambiance caliente  » et « Je suis déso je pleure mais c’est pas toi, je sais pas ce qui se passe.  » Je me suis rendue compte qu’on n’est pas franchement armé pour parler de consentement.

Peut-être que je ne dois pas mettre tout ça sur le compte de mon sevrage post-pilule. Peut-être qu’il y avait autre chose qu’un simple dérèglement hormonal. En tout cas, j’ai envie d’en parler. Si tu lis ces lignes et que tu as l’impression que jamais plus tu ne pourras faire du sexe et que dans ta culotte c’est le néant. Ca va aller. Ca va peut-être revenir. Peut-être pas. Mais ça va aller. Laisse-toi le temps d’avancer à ton rythme. De respecter ton corps et tes émotions.

Mes conseils si tu as une libido en berne :

Je ne suis pas experte du sujet, mais voici deux trois conseils que j’aurai bien aimé donner à mon moi d’avant qui scrollait desespérement les annuaires de sexologues sur Google en étant persuadée d’être une freak.

  • Arrête de te dire que tu n’es pas normal.e. En fait, l’anaphrodisie touche beaucoup plus de personne qu’on ne le pense. Ce n’est pas parce que le monde entier parle de sexe tout le temps que le monde entier fait du sexe tout le temps. On se calme.
  • N’aie pas une conduite à risque. Prends deux minutes avant de te lancer tête baissée dans n’importe quelle situation potentiellement cheloue en te disant que ça peut booster ta libido. Je suis pas ta maman hein. Mais juste. Deux. Minutes. Ecoute-toi.
  • Parle. Personne ne peut vraiment savoir ce que tu as dans ta tête. Et taon partenaire sera sans doute soulagé de savoir que la crise de larmes ne li concerne pas. Tu as le droit de prévenir en amont et d’avancer à ton rythme. Et honnêtement, si la personne en face est pas d’accord, laisse tomber. Ce sera potentiellement très nul et tu vaux vraiment mieux que ça.
  • Il y a des plantes qui aide. Si tu es une fille. La sauge a des effets oestrogènes-like. On en trouve facilement dans la plupart des infusions « bien-être féminin »
  • Il y a un site très bien fichu sur le masturbation féminine. Ca s’appelle OMG Yes. C’est pas glauque du tout. Et en fait, j’encourage tout le monde (filles ET garçons) à y jeter un coup d’oeil, ça pourrait rendre bien des services. Ca te coûte rien de tester voir.

 

Bref. Moult, moult self love sur toi.

 

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