Coucou doux raton. Dans mon dernier article, je te parlais de la notion de consentement. Au RMIT, on a toujours des cours sur l’appropriation du sujet. Compliqué le consentement ? J’ai envie de te dire non, mais en même temps, sur le terrain, tu t’es peut-être déjà rendu compte qu’il y avait des moments moins évidents que d’autres. On papote gaiement consentement avec son coup d’un soir avant de se choper ? Et quand on est dans une relation bien établie, on va se demander un consentement formel avant chaque partie de jambes en l’air ? Est-ce que le consentement casse l’ambiance ? Allez, je t’emmène faire un petit tour d’horizon et te donner des conseils pratico-pratique. Ici, on se focalise sur le consentement la première fois avec une personne que tu ne connais pas forcément bien. Et les conseils restent valables, même avec une relation plus longue.
* cet article contient un peu d’inclusif, en italique. Ta/ton est remplacé par taon et il/elle est remplacé par iel.
Le consentement sexuel c’est quoi ?
Un petit reminder rapide au cas où tu aurais oublié. Le consentement sexuel c’est quand deux personnes – ou plus hein – sont d’accord pour faire du sexe ensemble. Un consentement affirmatif, c’est bien plus que simplement dire « oui ». Il met en oeuvre le langage non-verbal. Parce que ne pas dire non, ça ne va pas dire dire oui.
Parler de sexe c’est un peu chelou, non ?
Peut-être que tu n’a pas été éduqué dans une famille très sexuellement libérée. Peut-être que tu es de nature timide. Peut-être juste que tu ne sais pas mettre les mots sur ce que tu ressens parfois. On va casser la glace tout de suite : oui, parler de sexe, parfois c’est difficile. Tout le monde n’a pas un caractère ultra confortable sur le sujet. Si tu te sens mal à l’aise quand tu parles de sexe, tu es normal. Fuck les nouveaux diktats qui disent que tu devrais pouvoir en parler tout le temps, partout. Tu peux faire partie de la team prude.
Alors comment on peut parler de consentement à un partenaire sans avoir l’air juste ultra bizarre ?
Si tu es comme moi et que parfois tu bafouilles et que le rouge te monte aux joues parce que ton cerveau ne sait pas quoi dire. Tu peux sortir deux phrases. Elles sont simples. Elles sont efficaces. Elles annoncent la couleur. » Qu’est-ce que tu aimes faire au lit ? » ou » Qu’est-ce que tu aimes bien ? ». Pas de mots compliqués, tu lances la balle à la personne en face et elle te répond en te précisant les limites de sa zone de confort. Comme ça, tu sais où aller. Et où ne pas aller. Et si tu penses que parler de sexe, ça va casser l’ambiance, tourne le problème autrement. Parler de sexe, ça crée de l’anticipation. Lance la machine à fantasme. C’est excitant, nan ?
On profiterai pas un peu des questions de consentement pour parler des MST ?
Quand j’avais 16 ans et que je faisais mes premières galipettes sous une couette, parler de MST c’était no way. J’avais peur de passer pour quelqu’un de rabat-joie et de ne pas surfer sur les vagues de la coolitude. Avec du recul, tu te rends bien compte que cette attitude est un peu stupide. Qu’est-ce qui se passe si personne n’aborde le sujet ? Se protéger, c’est se faire plaisir en prenant soin de tout le monde. Easy.
Comme je suis une personne un poil reloue, je te fais un topo sur la protection. On ne le lit jamais assez, lalala.
- Les capotes c’est la seule méthode contraceptive qui, si bien utilisée, te protège à la fois contre des trucs chelous sur ton entrejambe et des bébés indésirés
- Tu peux te retrouver avec des maladies bizarres même si tu ne fais de pénétration. Entendre, une pipe, un cuni, une sodomie, un frottis-frottas.
- STP si tu fais du sexe oral, protège-toi quand même. Tu peux utiliser une digue dentaire – je sais, je sais, je saiiiis, ça a l’air affreux dis comme ça. Ca te donne des frissons de dégoût ? Faites-vous tester. Point.
- Les MST n’ont pas de petites montres. Elles se fichent de savoir combien de fois tu as déjà fait du sexe avant ou que t’as juste couché avec Jean-René ton amoureux du lycée. TOUT le monde peut avoir une MST.
- La protection et la contraception ne dépend pas que d’une seule personne. Garçon, fille, non-genré, trimballes-toi avec des capotes. Tout le temps.
C’est la fin du paragraphe relou, c’est bon.
Lutter contre le malaise quand il faut parler de consentement
Retourne le problème autrement doux raton. Même si tu te sens un peu mal à l’aise à l’idée de poser des questions, si tu ne le fais pas, comment est-ce que tu sauras ce pourquoi taon partenaire est d’accord ou pas ? Se référer uniquement au langage corporel, c’est un peu risky. La meilleure façon de faire, ça reste de demander, pour être sûr que vous aimez tous les deux la même chose.
Je fais quoi si j’aime pas ce que fait mon partenaire ?
Parfois au lit, ça arrive que Jean-René ou Gilleberte fassent un truc un peu chelou. Genre te lécher l’oreille. Ou tapoter ton dos avec la pulpe du doigt et ça te fait rien à part des chatouilles désagréables. Ou tout autre truc moins soft. Et si tu ne le dis pas ils ne sauront jamais que tu n’aimes pas ça. Et ils vont continuer. Pas parce qu’ils sont chiants, mais parce qu’ils ne savent pas.
Si tu n’aimes pas ce que fais ton partenaire, tu peux dire quelque chose comme » Déso, tu peux arrêter ? », ou, si tu veux être moins brute de décoffrage « Nah, ça ne marche pas trop sur moi, ça ne te dis pas de faire (lalala truc qui te met des papillons dans le bassin) plutôt ? »
Et si la personne me demande comment je vais, je fais quoi ?
Arrêt sur image, je me revois, moi, mortifiée, à 16 ans à me retrouver comme une morue hors de l’eau la première fois qu’on m’a demandé « Ca te plaît ? ». C’est une question toute simple. Seulement, parfois. Ton cerveau.Ne.Sait.Pas.Quoi.Répondre. Et tu sens que juste « oui » ou « non » ça te fait un peu ressembler à Robocop sans émotion.
Si la situation est cool, tu peux répondre un truc du genre » Continue » ou « Ne t’arrêtes pas ». Si non, réfère-toi au point ci-dessus. Et souviens toi. Même si tu n’as pas envie de blesser taon partenaire, répond honnêtement. Parce que l’idée, c’est que ce soit chouette pour toi aussi.
Pars du principe que tu ne peux pas savoir quelles sont les limites de taon partenaire si tu ne le demande pas. Tu ne peux juste pas savoir ce qui va être aimé ou non.
Et le mot de la fin : si tu n’arrives pas à faire en sorte que taon partenaire se sente assez à l’aise pour parler de ses limites. Assure-toi que iel est assez à l’aise pour pouvoir te dire non.
L’écriture inclusive, je peux pas.
N’hésite pas à développer ta pensée pour ouvrir le débat 🙂
Très chouette article et bons rappels… Dans un autre style, ça rejoint le petit « guide » qu’a écrit Océane sur son blog Cruue … C’est l’article sur la culture du viol si ca t’intéresse. C’est un peu plus brut de décoffrage mais ça a réussi à me faire rire