J’ai envie d’un bébé. J’en ai envie tellement fort que parfois je pourrai en chialer.

Ca vient, ça part puis ça revient. Avec force comme le ressac des marées. J’ai envie. J’ai envie. J’ai envie d’un bébé. Pas tout de suite, mais bientôt. Un jour peut-être. Probablement. Sûrement. Je ne sais pas. Au fond je sais, c’est juste dur de le dire à voix haute. J’ai envie d’un bébé et pourtant je sais que nombreuses sont les femmes qui n’en veulent pas. Nombreuses sont celles qui décident qu’aimer quelqu’un c’est aussi choisir de ne pas lui donner la vie. Et je trouve ça très correct.

J’écris cet article alors qu’un de mes professeurs est en retard. Etudiante fatiguée en chemise bleue et salopette, épuisée par un premier jour de règles. Le coeur en miettes à l’idée de repousser tous les mois avec douceur et bienveillance ce rêve d’enfant qui ne viendra pas. A la pause, je scroll mon téléphone et je tombe sur une conversation au sujet des avortements clandestins. Je fouille.

Peut-être que toi qui me lis, tu ne veux pas d’enfant. Pas tout de suite. Pas maintenant. Et peut-être que tu demandes comment faire pour avorter illégalement dans un pays où il n’y a pas de droit à l’avortement ? Comment faire pour interrompre une grossesse avec des plantes ? Comment avorter sans médicaments ? Ou comment trouver des guérisseurs et des faiseurs d’ange ? Ce sujet est doucement glauque et réel, comme un marécage plein de mousse en forêt. Je ne sais rien. Je te partage les résultats de mes recherches avec énormément d’humilité. Et je ne peux que t’envoyer un énorme bagage d’amour, qui que tu sois. Tu es courageuse. Belle. Forte. Tu sais faire les choix qui te semblent juste et qui sont bons pour toi.

Avorter seule est dangereux.

C’est vrai. Si tu veux avorter avec des plantes ou des huiles essentielles, sache que ça ne fonctionne pas à tous les coups. Sache que tu peux te faire mal et entacher également la santé du foetus. Il y a des risques que l’avortement échoue et qu’en plus tu donnes naissance à un bébé handicapé à cause des substances tératogènes.

Ce mémoire de médecine présente les plantes réputées abortives dans les pratiques traditionnelles d’avortement au Maroc.

Du fond du coeur, je te recommanderai si cela t’est possible de passer la frontière pour avorter dans un lieu où cet acte médical est légal.

Je ne sais pas ce que vaut ce site, mais il m’a été recommandé par des associations féministes. Il propose des télé-consultations pour avortement et un envoi de médicament par la poste. Aid Access for a safe abortion.

 

Les risques pour les professionnels de santé.

Dans certains pays comme le Maroc, les professionnels de santé qui facilitent un avortement risque la prison. C’est 5 ans de prison si on aide. 10 ans de prison si on pratique. Même pour une grossesse extra utérine. Je peux te conseiller de te rapprocher d’associations féministes locales le M.A.L.I et l’ALMAC.

Dans certains cas, si tu connais bien ton médecin de famille, il est possible de se faire prescrire un « avortement par médicaments combinés ». Ces derniers combinés entre eux déclencheront un avortement et cela peut passer pour une faute d’attention et non un avortement dissimulé.

C’est tout. C’est un maigre papier. Ce sont de maigres trouvailles. Mais j’espère de tout mon coeur qu’elles pourront t’être à peu près utiles.

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